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La tête et… les tripes

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Quand votre fils vous dit Bye…

On a beau approuver des choix, le jour où ceux-ci se concrétisent, il faut sortir les mouchoirs.

Depuis 2 jours, Yolande et moi sommes désormais seuls dans notre maison.
Notre fils aîné est pleinement autonome depuis plus de 3 ans déjà et le second vient de rejoindre un régiment de parachutistes dans le sud de la France ; il s'est engagé pour 5 ans.

Tout ceci est programmé, discuté, compris et même approuvé.
Le moment venu néanmoins, il y a des déchirements

Une fois n'est pas coutume, on choisit de partager cette expérience personnelle car elle peut tous nous inspirer dans plusieurs domaines.

Réflexion #1

Les parents d'enfants qui prennent leur envol penseront de suite au fameux syndrome du nid vide. Le couple se retrouve seul et il peut y avoir de nouveaux équilibres à trouver et aussi quelques réglages très opérationnels, du type la quantité de nourriture à préparer ou de linge à assurer !

Dans notre cas, le changement sans doute le plus emblématique est la fin du "Tu es là pour le repas ?".

Réflexion #2

D'autres penseront à ce qui peut pousser un jeune de 22 ans à faire ce genre de choix et le comprendront spontanément ou au contraire, ça les fera cogiter. Cela peut aussi faire miroir : ferais-je moi ce type de choix ? L'ai-je déjà fait ?

Dans notre cas, cela nous fait réfléchir aux perspectives des jeunes actuels, à leur quête de sens et d'accomplissement ; ces besoins qui ne datent pas d'hier semblent avoir des débouchés moins évidents aujourd'hui…

Réflexion #3

Tous les parents en général pourraient du coup repenser qu'une grande partie de ce rôle est de préparer les enfants à partir. On veut qu'ils soient autonomes, bien dans leurs baskets, qu'ils sachent réfléchir et décider et lorsque les enfants justement exercent et assument leur autonomie, oups ça fait quand même bizarre parfois !

Dans notre cas, on a veillé à exprimer ce tiraillement et à agir concrètement pour ne pas retenir et encourager la prise de maturité, au moins progressivement.

Réflexion #4

Enfin, cette expérience peut renvoyer à la place des émotions, dans le cercle proche en premier. Peuvent-elles exister, s'exprimer ? Le rôle de la tristesse, par exemple, est-il bien compris ?

Dans notre cas - cordonniers bien chaussés ! - on sait que la tristesse sert notamment à acter la fin d'une chose et à préparer une autre chose ; elle nous rend disponibles pour l'après.

Bon.
Le soir même de son départ, Yolande et moi avons pris un apéro - un prétexte comme un autre ! - et les larmes étaient bien là.

Notre fils nous a écrit que cela faisait un beau mélange.